L’orientation psychodynamique est une approche centrée sur la personne, adaptée à tout type de patient.
En explorant le passé individuel, elle vise à identifier les causes des problématiques actuelles.
Cette méthode aide les patients à mettre en perspective leur état actuel en corrélation avec leur histoire de vie, de l’enfance à aujourd’hui, permettant ainsi une compréhension profonde et globale de leurs comportements et émotions.
Zoom sur cette approche majeure de la psychothérapie.
Qu’est-ce que l’orientation psychodynamique ?
L’orientation psychodynamique constitue l’une des 4 approches principales de la psychothérapie, aux côtés de :
- l’approche existentielle-humaniste,
- l’approche cognitive-comportementale,
- et l’approche systémique interactionnelle.
Fortement influencée par la psychanalyse et les théories freudiennes, elle repose sur la notion d’inconscient.
D’après Freud, notre inconscient est une zone dans laquelle sont conservés certains sentiments et traumatismes profonds. Bien que cachés, ces éléments influencent activement notre vie quotidienne, notre comportement et nos émotions.
Sémantiquement “psychodynamique” signifie “esprit en conflit” ou “énergie de l’esprit”. L’approche psychodynamique apporte une perspective différente, selon laquelle tout comportement découle d’une cause sous-jacente dans l’inconscient. Elle se concentre sur les pensées inconscientes et cherche à établir pourquoi et comment ces pensées entrent en conflit avec nos expériences biologiques, infantiles et sociétales. Elle crée des ponts entre les difficultés présentes et les conflits antérieurs, refoulés et non résolus, montrant que ces anciennes expériences douloureuses influencent aujourd’hui notre relation aux autres, notre comportement et notre ressenti.
Le “lapsus freudien” correspond à l’inconscient qui surgit dans la conscience. Il s’agit en quelque sorte d’un bug de mémoire, de comportement ou de pensée lié à l’inconscient, révélant nos pensées les plus profondes.
Théorie de la personnalité et mécanismes de défense
Selon la théorie freudienne, notre personnalité est tripartite. Ces trois parties sont l’id (le ça), l’ego (le moi) et le superego (le surmoi). Ces trois parties interagissent, influençant notre comportement.
Les mécanismes de défense reposent sur le rejet des pensées et des sentiments désagréables découlant d’expériences et d’événements traumatisants. Ces mécanismes peuvent prendre plusieurs formes : la répression, le refoulement, le déni et le déplacement. Éviter les situations désagréables permet de se protéger des sentiments amers et douloureux d’un événement, offrant ainsi une forme de protection psychologique.
Grâce à l’approche psychodynamique, le patient est encouragé à plonger dans son passé en laissant libre cours à la libre association, c’est-à-dire l’expression sans retenue de ce qui vient à l’esprit. Au cours de cette thérapie, les patients prennent graduellement conscience de ce qui est refoulé, de la cause de leurs problématiques et des raisons pour lesquelles ils agissent ainsi aujourd’hui. Ils intègrent donc comment leur histoire passée agit, de manière consciente et inconsciente, sur leur moi actuel.
L’histoire infantile joue un rôle crucial dans l’orientation psychodynamique. Notre psychisme se construit à différents stades de développement infantile, décrits par Freud : oral, sadique-anal, phallique et génital. Chaque stade possède ses propres enjeux qui, s’ils ne sont pas pris en compte, peuvent empêcher un développement normal.
En comprenant comment les processus inconscients impactent notre fonctionnement actuel, il devient possible de s’en libérer progressivement. Le psychologue interprète également les symptômes du patient, révélateurs des conflits intrapsychiques.
Sur quels troubles l’orientation psychodynamique est-elle efficace ?
En revenant sur le passé et en mettant des mots sur ses maux, ses pensées et émotions, le patient prend conscience des difficultés restées jusque-là inconscientes et en trouve les causes sous-jacentes. Comprendre ce qui nous tracasse permet de nous soulager des souffrances et de mieux avancer.
Parmi les troubles que la thérapie psychodynamique peut aider à traiter, on trouve :
- la dépression,
- les troubles anxieux, tels que l’anxiété sociale, l’anxiété généralisée ou le trouble panique,
- les troubles addictifs : dépendance et abus de substances,
- certains troubles de la personnalité,
- certains troubles du comportement alimentaire, comme la boulimie et l’hyperphagie boulimique,
- les troubles spécifiques des apprentissages.
Grâce à la découverte et à la compréhension des causes inconscientes des problèmes du patient, l’orientation psychodynamique permet de traiter les symptômes et de débloquer les blocages névrotiques.
Elle contribue également à aider les personnes insatisfaites à retrouver un sens à leur vie, à réveiller les désirs et à améliorer leurs relations interpersonnelles.
Des études scientifiques montrent que la thérapie psychodynamique aide à diminuer la suicidalité des patients traités.
Comment se déroulent une thérapie et une séance d’orientation psychodynamique ?
La psychothérapie d’approche psychodynamique est une forme de thérapie par la parole qui suit les théories psychanalytiques. Cette approche introspective est centrée sur la personne.
Cependant, il existe des différences notables entre la thérapie psychodynamique et la psychanalyse.
La thérapie psychodynamique est une alternative moins longue, moins exigeante et moins coûteuse que la psychanalyse classique. Elle convient à tous ceux qui ont besoin d’une approche d’introspection à court et à moyen terme.
Par son écoute et son interprétation, le psychothérapeute encourage le patient à parler librement de ses pensées, de ses émotions et de son vécu, à revivre psychiquement et émotionnellement des moments difficiles de son enfance et de sa vie actuelle. En thérapie psychodynamique, le psychologue intervient davantage qu’en psychanalyse afin d’épauler le patient à explorer, à analyser et à interpréter les conflits inconscients.
Pour ce faire, le psychologue crée un cadre sécurisant et sans jugement, propice à la libre expression et association. Ainsi, c’est le patient qui décide des thèmes à aborder à chaque séance.
Plus souple que la psychanalyse, les séances peuvent avoir lieu de manière plus ou moins fréquente et sont de durée variable.
Selon les préférences de chacun, il est possible de s’allonger sur un divan ou de faire face au thérapeute pour un dialogue plus actif, bien que ce dernier reste un peu en retrait et que son attention est dite “flottante”, afin de ne pas censurer le patient. Généralement, le psychothérapeute pose peu de questions, mais encourage le patient à prendre la parole. Il interprète les dires et les comportements du patient et souligne parfois les contradictions de son discours.
Voici la liste des éléments pouvant être analysés et interprétés par le psychothérapeute lors d’une séance psychodynamique :
- Les libres associations du patient,
- Les mécanismes de défense,
- La relation affective développée entre le patient et lui, appelée “transfert”,
- Les rêves,
- Les lapsus,
- Ou encore les actes manqués et les résistances (oublis, retards, évitement de certains sujets) du patient.
Au fur et à mesure des séances, on assiste à une co-construction durant laquelle le patient porte un regard nouveau sur ses difficultés. À cette étape et avec l’aide du thérapeute, il pourra redéfinir ses problèmes et ses représentations de lui-même et des autres, sources de ses symptômes.
Sachez qu’il n’y a pas d’utilisation systématique d’échelles ou de grilles d’évaluation entre et pendant ces séances.
Étapes d’une thérapie psychodynamique
Une thérapie d’approche psychodynamique, se compose de plusieurs étapes :
1. Les entretiens préliminaires : ces premières séances (entre 2 à 4) permettent au patient de préciser la nature de sa demande et de voir si l’orientation psychodynamique lui convient. De même, le thérapeute utilise ces séances pour déterminer si cette approche est bénéfique pour traiter les troubles ou le problème du patient, en examinant des aspects tels que les fonctions du surmoi (conscience morale et censure, indulgence, exigences, idéaux…) et du moi du patient (sens de la réalité, relation d’objet, tolérance à l’anxiété estime de soi, capacité d’introspection, fonctions cognitives, mécanismes de défense…), ainsi que ce qui ne peut être changé (maladie, génétique, tempérament…). Des indices, tels que le soulagement du patient suite au récit de ses difficultés, sa réception positive et non-défensive du travail d’exploration, et un degré d’introspection et de motivation suffisant, encouragent la poursuite de la thérapie. Ces entretiens peuvent être individuels ou en groupe et inclure des épreuves projectives comme le Rorschach ou le TAT pour mieux comprendre le fonctionnement du patient, ses angoisses et ses mécanismes de défense. Le test de Rorschach laisse le patient choisir entre plusieurs propositions d’association d’idées à partir d’une image telle que :
2. L’établissement du cadre et le début de la thérapie : cette étape permet de définir le cadre de déroulement de la thérapie, comprenant les horaires et la durée des séances, les honoraires, la conduite lors des absences et des vacances… La fréquence est généralement d’une à deux séances hebdomadaires, mais la durée de la thérapie et le nombre de séances ne sont souvent pas définis à l’avance.
3. Le début de la thérapie (ou “lune de miel”) : cette étape détermine la relation affective développée par le patient à l’égard du thérapeute, caractérisée soit par une idéalisation, soit par des mécanismes de défense.
4. Le milieu de la thérapie ou “perlaboration” : cette phase correspond à l’évolution de la perception de ses problèmes par le patient et par une responsabilisation face à ces derniers.
5. La fin de la thérapie (ou “terminaison”) : cette phase consiste à aborder sereinement la séparation entre le patient et le thérapeute. C’est également le moment de dresser le bilan du chemin parcouru et des capacités acquises.
Au coeur de chaque séance, un cycle se répète pour le thérapeute :
- Observation : le thérapeute détecte les manifestations de l’inconscient du patient.
- Formulation d’une hypothèse psychodynamique en fonction de la pertinence ou non.
- Interventions : elles prennent des formes variées, telles que le silence, les encouragements, la demande de précision, la validation et la réassurance, les questions ouvertes ou fermées, les reflets simples ou complexes, la confrontation, l’interprétation…
- Écoute de la réaction du patient : le thérapeute examine l’impact de son intervention sur le patient.
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