Haut potentiel intellectuel et émotionnel

Haut potentiel ou douance intellectuelle

Table des matières

L’OMS définit les sujets à haut potentiel comme des personnes : “dont le quotient intellectuel est supérieur à 130”. Une personne sur 40 (environ 2,5 % de la population) entrerait dans cette catégorie contre une personne sur 100 000 dans la catégorie des hauts potentiels “exceptionnels” (soit plus de 160 de QI).

 

Les premières études sur le sujet remontent aux années 50’ comme celle de Terman en 1959. Ces dernières se sont multipliées depuis, désignant souvent de “hors-normes” les enfants surdoués, précoces, HP, zèbres

 

Aptitudes intellectuelles, hypersensibilité, isolement, difficultés scolaires… Chaque individu surdoué est unique et présente des caractéristiques qui lui sont propres, rendant parfois difficile la détection de la douance. De plus, la distinction entre enfants doués et enfants trop stimulés et forcés n’est pas toujours évidente. Enfin, il ne faut pas confondre les deux formes de haut potentielHPI (Haut Potentiel Intellectuel) et HPE (Haut Potentiel Émotionnel), bien que les deux soient des fonctionnements neuro-atypiques reposant sur une intelligence exceptionnelle.

 

Seul un psychologue peut établir un diagnostic fiable de la douance, à la suite duquel il proposera un accompagnement adapté et personnalisé : thérapeutique, scolaire, personnel…

 

Qu’est-ce que le haut potentiel et la surdouance ?

Le haut potentiel ou douance intellectuelle correspondent communément à l’expression “surdoué”.

 

On parle d’enfant “doué” quand ses aptitudes et son développement intellectuel sont supérieurs à la moyenne des enfants du même âge.

 

La douance ne repose pas seulement sur des capacités intellectuelles développées, mais touche aussi d’autres domaines comme la créativité, le socio-affectif (empathie, leadership et influence, perspicacité) et la perception (sens).

 

Si les dons “intellectuels” et “créatifs” se révèlent aisément dans le milieu scolaire, les manifestations de la douance en matière du socio-affectif et du perceptuel sont plus difficiles à cerner.

 

Quelles sont les manifestations et caractéristiques du haut potentiel et de la douance intellectuelle ?

La douance n’est ni un trouble, ni une maladie. On ne parle donc pas de symptômes, mais plutôt de caractéristiques ou de manifestations.

 

De plus, chaque personne à haut potentiel est unique, il est donc difficile de faire une liste exhaustive ou type des comportements issus de la douance.

 

Néanmoins, des comportements différents de ceux des enfants du même âge apparaissent dès le plus jeune âge.

 

 

Haut potentiel intellectuel

 

 

Voici quelques caractéristiques intellectuelles possibles de la douance intellectuelle :

  • curiosité,
  • soif d’apprendre et de comprendre,
  • capacité à apprendre seul,
  • langage soutenu et précoce,
  • apprentissage précoce et spontané de la lecture,
  • capacité à être multitâche,
  • excellentes mémorisation et attention,
  • maturité intellectuelle (supérieure aux enfants du même âge, dyssynchronie externe),
  • connaissances étendues découlant d’un intérêt quasi-obsessionnel et momentané sur certains sujets,
  • aisance à résoudre des problèmes logiques complexes,
  • difficulté à résoudre des problèmes non logiques d’ordre émotionnel et sentimental,
  • créativité et originalité dans la résolution de problèmes,
  • esprit critique,
  • perfectionnisme et exactitude,
  • conscience métacognitive (identification et réutilisation de concepts et stratégies pour résoudre des problèmes),
  • idées en arborescence : une idée en amène d’autres, pensée riche,
  • inventivité,
  • sens de l’harmonie (musicale, esthétique…),
  • intérêt pour les questions d’éthique et de morale,
  • aisance à justifier ses comportements a posteriori.

 

 

Douance et créativité

 

Ces traits sont propices à la réussite scolaire, mais les enfants doués peuvent ne pas aimer l’école. Ils ont parfois des difficultés à s’organiser et des résultats scolaires en dents de scie. D’après certaines études, parmi les personnes en décrochage scolaire, environ 20 % d’entre elles seraient à haut potentiel.

 

Outre ces aptitudes intellectuelles, la douance présente des traits comportementaux et affectifs caractéristiques :

  • développement asynchrone psychomoteur et affectif (en décalage avec les capacités intellectuelles, dyssynchronie interne (soit un décalage de développement entre l’intelligence, l’affectivité et la psychomotricité),
  • hypersensibilité,
  • peur de soi-même et d’être incompris,
  • manque d’estime de soi,
  • tempérament solitaire,
  • difficultés relationnelles,
  • empathie et altruisme,
  • sens aiguisé de la justice et de la morale,
  • sens de l’humour (ironie), parfois incompris,
  • difficulté à admettre et à supporter l’échec,
  • changements d’humeur rapides et fréquents.

 

La douance n’est pas toujours un cadeau pour l’enfant qui se sent différent, incompris. Les sujets surdoués dissimulent parfois leur haut potentiel derrière des comportements problématiques : agressivité, violence et impulsivité. Il n’est pas rare de voir des problèmes de diagnostic et que les enfants à haut potentiel soient jugés hyperactifs.

 

L’enfant surdoué, incompris et non détecté à temps, peut s’ennuyersouffrir de démotivation, de débordement émotionnel, de mal-être et de problèmes sociaux : problème d’intégration, isolement, hypersensibilité, mauvaise réaction aux critiques, peur de soi et de ses émotions. Il peut être sujet à la dépression, à la dépression existentielle et présenter un autre trouble ou condition (TDAH, trouble du spectre de l’autisme, dyslexie), ce que l’on qualifie de double exceptionnalité.

 

 

Haut potentiel, ennui à l'école

 

 

L’unicité des enfants à haut potentiel rend difficile le diagnostic. L’ensemble de ces caractéristiques ne se cumulent pas nécessairement et ne suffisent pas toujours à diagnostiquer la douance.

 

Comment traiter la surdouance ?

Pas toujours facile pour les enfants doués de trouver leur place dans la société et de gérer leurs émotions.

 

En effet, ces enfants n’ont pas seulement un QI élevé. Ils doivent composer avec des émotions différentes de celles des autres.

 

Considérés comme différents, les enfants à haut potentiel présentent davantage de problèmes d’adaptation, de symptômes anxio-dépressifs et de démotivation scolaire.

 

C’est pourquoi il convient de détecter rapidement la douance pour mettre en place un accompagnement thérapeutique, personnel et scolaire.

 

Le psychologue spécialisé est l’interlocuteur idéal pour une personne surdouée, car il pourra diagnostiquer et accompagner le patient, et lui proposer des méthodes de sélection et d’éducation.

 

Un accompagnement thérapeutique s’avère parfois nécessaire, notamment quand il y a souffrance, mal-être, manque d’estime de soi, exclusion et stigmatisation.

 

S’il n’existe pas de thérapie spécifique pour traiter les troubles entraînés par la douance, le psychothérapeute intervient pour favoriser l’acceptation du patient. Parmi les thérapies possibles, on compte le modèle trifocal (résolution des problèmes de santé sur trois plans : problèmes réels liés à la pathologie et aux traitements, risques et problèmes potentiels, problèmes réels liés au patient, aux réactions humaines de chacun), les thérapies narratives, la bibliothérapie, la vidéothérapie, les jeux de réalité virtuelle, les travaux en groupe…

 

Le psychothérapeute peut travailler sur plusieurs axes pour permettre au sujet de développer son intelligence émotionnelle, positiver et s’épanouir :

  • la perception de soi : travail de compréhension des particularités, émotions et ressentis,
  • l’acceptation et l’affirmation de soi et de sa singularité : expression des émotions et sentiments, respect et estime de soi,
  • la gestion du stress,
  • la prise de décisions,
  • l’adaptation au monde,
  • le développement des relations sociales,
  • la distinction entre les situations et stratégies saines et celles qui ne le sont pas,
  • l’apprivoisement du temps, car rien ne sert de courir…

 

L’espace thérapeutique est un lieu d’écoute où l’enfant surdoué peut réfléchir et s’exprimer à son rythme et sans pression sur ses relations avec son entourage, le regard qu’il porte sur lui, son histoire et son futur.

 

 

Diagnostic et prise en charge des enfants HPI et HPE

 

 

Une thérapie familiale pour accompagner l’entourage peut également être proposée afin de trouver une harmonie et un équilibre.

 

Le thérapeute prodigue aussi des conseils à mettre en place dans la sphère scolaire et familiale.

 

En raison de ses aptitudes intellectuelles, l’enfant HP doit bénéficier d’adaptations scolaires pour s’épanouir et rester motiver. N’hésitez pas à communiquer avec le corps enseignant et la direction de l’école pour évaluer la flexibilité et les aménagements possibles.

 

Si l’école permet d’établir un plan éducatif personnalisé, voici ce qui peut être mis en place :

  • l’accélération du rythme et l’absence de répétition, au risque de perdre l’intérêt et l’attention de l’enfant,
  • la condensation et la complexification des apprentissages,
  • l’enrichissement du parcours avec des projets autonomes.

 

Il existe des écoles alternatives pouvant présenter un milieu plus épanouissant, ce qui n’est, par contre, pas toujours adapté lorsqu’il y a cohabitation de troubles.

 

Dans tous les cas, il convient d’opter pour la solution scolaire qui répond le mieux à la personnalité et aux particularités de l’enfant.

 

Enfin, il faut bien comprendre que l’école, seule, ne peut répondre à tous les besoins de l’enfant qui doit être constamment stimulé. À la maison, la famille peut proposer de relever des défis, différentes ressources pédagogiques, des activités extra-scolaires diverses et variées (langue, voyages, sorties culturelles, sports, activités créatives…). Attention néanmoins à ne pas sur-stimuler l’enfant et à lui ménager des temps libres. Laissez-lui le temps de développer son autonomie.

 

Il est également possible de rejoindre des groupes d’habiletés sociales. Ces groupes visent à développer les capacités sociales de l’enfant, comme :

  • entrer en contact et interagir avec les autres,
  • exprimer et auto-gérer ses émotions,
  • comprendre les émotions, réactions et intentions des autres,
  • réagir de manière adaptée,
  • régler les conflits.

 

Détection du haut potentiel et de la douance : comment cela se passe-t-il ?

La douance n’est ni une maladie, ni un trouble, difficile donc de parler de diagnostic. Il est, néanmoins, possible d’évaluer la douance d’un individu, notamment lors de la scolarité.

 

Toutefois, il existe des problèmes de détection chez 25 à 50 % des enfants à haut potentiel, parfois confondus avec le TDA/H, à cause de l’ennui et de la démotivation scolaire qui s’ensuit.

 

Nous proposons différents bilans psychologiques dans notre consultation à Lausanne pour vous aider à identifier la douance chez votre enfant : test QI de Wechsler (outil de mesures des capacités intellectuelles avec subtests, score verbal et de performances…), bilan psychomoteur, anamnèse et gestion des émotions, épreuves cognitives, entretien auprès des parents et des professeurs.

 

En plus de permettre la détection, ces bilans détermine à quel point le patient surdoué rencontre des difficultés dans son quotidien que le psychothérapeute l’aidera à dépasser.

 

Dans tous les cas, la surdouance est difficilement identifiable avant l’âge de 4 ans.

 

Le psychothérapeute cherche également à identifier s’il n’existe pas de cohabitation de troubles, de double-exceptionnalité : spectre de l’autisme, TDA/H, dyslexie, anxiété, dépression…

 

Bon à savoir : Les causes de la douance sont à 60 % héréditaires et 40 % environnementales.

 

Détection et prise en charge du haut potentiel ou surdouance à Lausanne

Je vous accueille à la Consultation Sévelin à Lausanne pour vous accompagner dans le processus de détection et de prise en charge de la douance intellectuelle.