La dépression, qualifiée aussi de trouble dépressif, est un trouble mental, une maladie psychique fréquente.
Elle se caractérise par des troubles de l’humeur qui ont des conséquences significatives sur la vie quotidienne.
5% des adultes souffrent de dépression dans le monde. En Suisse, on estime que 15% de la population sera victime d’une dépression majeure au cours de sa vie.
Bien que les femmes soient davantage touchées que les hommes par le trouble dépressif, la dépression peut toucher n’importe qui. Les facteurs déclencheurs sont variables d’une personne à l’autre : psychologiques, biologiques, sociaux, environnementaux…
La dépression peut être légère, modérée ou sévère et ses symptômes sont plus ou moins graves avec parfois des idées suicidaires.
Qu’est-ce que la dépression ?
La dépression est souvent appelée dépression nerveuse dans le langage courant.
Il ne s’agit pas d’un simple coup de cafard ou d’un état de tristesse passager, mais de quelque chose de plus ancré. Cette maladie psychique provoque un sentiment de grand désespoir sur une période prolongée d’au moins deux semaines. L’humeur dépressive, la perte d’intérêt et de plaisir s’installent durablement. Tout devient noir pour la personne dépressive qui adopte une vision pessimiste du monde et de soi.
La dépression affecte presque tous les aspects du quotidien du patient : émotions, santé physique, relations sociales (familiales, amicales et amoureuses), travail, scolarité…
Elle entraîne de nombreux symptômes et désagréments : troubles du sommeil, de l’appétit et de la libido, baisse des performances intellectuelles et cognitives, repli sur soi…
Causes de la dépression
Les causes de la dépression varient d’un individu à l’autre. D’ailleurs, la dépression résulte souvent d’une interaction complexe de différents facteurs : sociaux, environnementaux, psychologiques et biologiques.
Parmi les facteurs déclencheurs les plus fréquents, on trouve :
-
- les événements et les traumatismes de l’enfance ou de l’âge adulte :
- relations complexes avec les parents et conflits familiaux,
- abandon,
- viols et agressions sexuelles,
- maltraitance ou violence au sein du foyer,
- expériences de vie difficiles,
- deuil,
- chômage
- …
- les événements et les traumatismes de l’enfance ou de l’âge adulte :
- les maladies chroniques ou prolongées et les situations de handicap
- les addictions :
- alcool,
- tabac,
- autres substances pour apaiser les angoisses.
- le terrain génétique : risque deux à quatre fois plus élevé de déclarer une dépression si l’un des parents a fait une dépression.
- les facteurs neurobiologiques, notamment les troubles au niveau de la production et de la régulation des neurotransmetteurs.
Formes de la dépression
La dépression peut être légère, modérée ou sévère. De plus, ce trouble peut être à épisode unique, récurrent ou alternant (trouble bipolaire).
On distingue différentes formes de dépression :
- Dysthymie ou trouble dépressif persistant qui se caractérise par un trouble de l’humeur, chronique et persistant, impliquant un spectre dépressif.
- Dépression psychotique qui s’accompagne de manifestations délirantes ou hallucinatoires.
- Dépressions déguisées ou « atypiques » qui sont des formes légères de dépression, plus difficiles à diagnostiquer. Elles se caractérisent par une humeur hypersensible et fluctuante avec d’éventuelles attaques de panique.
- Dépression des personnes âgées
- Dépression du trouble bipolaire qui découle du trouble bipolaire avec une alternance d’épisodes dépressifs et d’épisodes d’euphorie.
- Dépression saisonnière ou trouble affectif saisonnier : les changements de saisons entraînent des changements de rythme et de luminosité pouvant provoquer un trouble dépressif chronique qui survient chaque année au même moment.
- Baby blues et dépression post-partum : après une naissance, il est fréquent que les jeunes mamans présentent des troubles de l’humeur persistants qui se transforment parfois en dépression post-partum. Mondialement, plus de 10 % des femmes enceintes et des accouchées souffrent de dépression.
Par contre, il convient de distinguer le burn-out de la dépression qui sont parfois confondus. Si la dépression est un trouble mental, le burn-out découle, avant tout, d’un déséquilibre physiologique avant de se transformer en trouble psychologique. D’ailleurs, les symptômes du burn-out sont d’abord d’ordre fonctionnel : fatigue intense, douleurs gastriques, ulcères. Parmi les autres différences entre la dépression et le burn-out, on peut citer le facteur déclencheur, l’origine, la façon de réagir, le rapport au temps, le comportement et les humeurs. Dans le cas d’un burn-out, on connaît souvent l’élément déclencheur, ce qui est plus difficile à déterminer lorsqu’il s’agit d’une dépression. Les personnes en burn-out refusent leur état, alors que les personnes dépressives ne cherchent plus à lutter. Le burnout entraîne une obsession du temps, alors qu’au contraire, la dépression gomme le rapport au temps. Enfin, le burn-out rend irritable, la dépression rend indifférent.
Personnes à risque
Si la dépression est 50% plus courante chez les femmes que chez les hommes, n’importe qui peut en souffrir.
De manière générale, les personnes ayant subi des pertes ou des événements traumatisants sont plus susceptibles de souffrir de dépression.
Dans le monde, on estime que 3,8% de la population souffre d’un trouble dépressif, soit 5% des adultes, 4% chez les hommes, 6% chez les femmes et 5,7% chez les seniors (plus de 60 ans).
On compte donc 280 millions de personnes dépressives sur la planète, ce qui conduit chaque année à plus de 700 000 suicides.
Quels sont les symptômes de la dépression ?
Pour rappel, il convient de distinguer l’épisode dépressif des fluctuations de l’humeur. En cas de dépression, l’humeur dépressive dure une grande partie de la journée, tous les jours, pendant au moins deux semaines d’affilée.
Selon le type et le degré de dépression, les symptômes sont plus ou moins graves.
Néanmoins, voici les signes et effets fréquents d’une dépression :
- Perte d’intérêt et de plaisir,
- Baisse de la libido,
- Troubles du sommeil : insomnies, difficultés à s’endormir, besoin de sommeil important, difficultés à se réveiller et à se lever,
- Repli sur soi et isolement,
- Persistance des sentiments de tristesse, d’anxiété, d’inutilité, de culpabilité et de désespoir,
- Faible estime de soi,
- Troubles de l’appétit et modifications inexpliquées du poids,
- Fatigue intense,
- Perte d’énergie et de vitalité,
- Troubles des capacités cognitives : perte de la mémoire et de la concentration,
- Baisse des performances intellectuelles,
- Sensation de mauvaise condition physique,
- Maux de tête,
- Idées noires et pensées suicidaires
Comment soigner la dépression ?
En cas d’épisode dépressif, la volonté, seule, ne permet pas d’aller mieux. C’est la raison pour laquelle il est primordial de le soigner avant qu’il ne se complique ou devienne chronique.
Si vous ou un membre de votre entourage présente les symptômes d’une dépression, consultez rapidement votre médecin traitant ou un psychologue.
Souvent stigmatisée, la dépression est régulièrement sous-estimée, car seulement perçue comme la preuve d’un échec personnel. C’est pourquoi elle n’est pas toujours diagnostiquée. Or, le trouble dépressif existe bien et peut être soigné grâce à une prise en charge adaptée.
Soigner la dépression repose sur la psychothérapie et, selon les cas, des traitements médicamenteux que seul un médecin psychiatre pourra recommander avec des précautions importantes et en accord avec le psychothérapeute.
Généralement, le traitement du trouble dépressif se déroule en 3 temps :
- traitement de la phase aiguë, lors des 6 à 12 premières semaines,
- traitement d’entretien pendant 4 à 9 mois,
- et la prévention des rechutes, au-delà d’un an.
Psychothérapie : premier traitement de la dépression
Traiter efficacement les épisodes dépressifs repose systématiquement sur une psychothérapie, adaptée au profil émotionnel du patient.
Les objectifs de la psychothérapie sont d’aider le patient à :
- mieux gérer son stress,
- améliorer son estime de soi,
- améliorer les relations aux autres,
- assimiler les événements stressants,
- faire face aux difficultés.
Plusieurs types de psychothérapie peuvent convenir pour soigner une dépression :
- thérapie cognitivo-comportementale (TCC),
- thérapie interpersonnelle (TIP),
- activation comportementale,
- thérapie de résolution de problèmes.
En cas de dépression modérée ou sévère, la psychothérapie peut s’accompagner d’un traitement médicamenteux à base d’antidépresseurs.
Antidépresseurs : un traitement médicamenteux qui nécessite des précautions
D’après plusieurs études, moins de la moitié des patients diagnostiqués dépressifs suivent un traitement antidépressif.
Seul votre psychothérapeute peut décider si un traitement médicamenteux est vraiment nécessaire et ainsi vous orienter vers un psychiatre. Sachez que les antidépresseurs ne peuvent être recommandés qu’aux patients adultes. Si le traitement peut s’avérer utile dans certains cas les plus sévères, il convient de prendre les plus grandes précautions avec ce type de traitement.
Actuellement, la connaissance scientifique concernant le fonctionnement des antidépresseurs et les causes biologiques de la dépression est encore très limitée. Les effets de ce type de médicaments sur le cerveau restent méconnus, notamment s’ils sont consommés sur une longue période, comme c’est souvent le cas. D’ailleurs, il est fort probable que les antidépresseurs, qui empêchent la recapture de la sérotonine, l’hormone du bonheur, entraînent progressivement un dérèglement de l’équilibre des neurotransmetteurs. De plus, les antidépresseurs provoquent de nombreux effets indésirables.
Enfin, certaines études montrent que les antidépresseurs sont à peine plus efficaces que les placebos, et toujours moins efficaces qu’une psychothérapie.
Dans tous les cas, si votre médecin vous prescrit des antidépresseurs, respectez la posologie à la lettre. N’arrêtez jamais le traitement par vous-même, et ce même si vous vous sentez mieux. Signalez au médecin l’apparition d’effets secondaires dès qu’ils se manifestent.
Quel que soit le traitement retenu par votre psychologue ou psychothérapeute, l’objectif est de permettre au patient de reprendre le cours de sa vie normalement. C’est pourquoi le processus est lent et requiert de la patience.
Autres alternatives médicales pour traiter la dépression
Difficile à suivre seule, il est possible d’entamer en groupe avec un encadrement médical, une privation de sommeil. Bien que cela puisse paraître étonnant de priver de sommeil les personnes dépressives, déjà victimes de troubles du sommeil, la privation de sommeil agit positivement sur le moral. Cela consiste à se coucher aux heures habituelles et à se réveiller vers 1h du matin. Il faut rester éveiller le reste de la nuit et la journée suivante. Ce type de thérapie est souvent utilisé le temps que les antidépresseurs agissent.
Des solutions naturelles pour soigner la dépression
Lors d’une dépression hivernale, des séances de luminothérapie sont plus que conseillées. En effet, ce type de dépression se déclenche à cause du changement de saison et de la baisse de luminosité. Ainsi, s’exposer à une source de lumière vive dès le matin, précocement après la déclaration du trouble, peut permettre de traiter la dépression hivernale. En cas de dépression saisonnière récurrente, la luminothérapie constitue un excellent moyen de prévenir l’apparition des symptômes. De manière générale, l’exposition à la lumière du soleil ou à la lampe de luminothérapie permet de faire le plein de vitamine D. Or, une carence en vitamine D engendre souvent l’apparition de symptômes dépressifs.
Veiller à son alimentation contribue également à prévenir et à lutter contre la dépression. C’est pourquoi il est primordial de manger équilibré et de consommer des aliments riches en oméga-3, car ils sont connus pour stimuler naturellement le système nerveux ou d’en prendre sous forme de complément alimentaire.
Pratiquer une activité physique régulière constitue un excellent moyen de prévenir la dépression et de favoriser un sommeil de qualité. Faire du sport permet d’évacuer les tensions et de stimuler la production hormonale : endorphines (hormones du plaisir), dopamine (anti-fatigue). Pour les personnes atteintes de dépression avérée, l’exercice physique facilite la perception du corps, la prise de consciences des capacités physique, ce qui contribue à améliorer l’estime de soi.
Enfin, d’autres alternatives permettent d’améliorer la perception des sensations corporelles, telles que la relaxation musculaire progressive, la gestion du stress, le massage, l’acupuncture, le Tai Chi, le biofeedback…
Conseils aux patients et à l’entourage
Pour les patients :
- Lors du traitement, les patients doivent être patients. Si la dépression s’installe doucement, son traitement est également progressif.
- En plus de s’armer de patience, nous conseillons aux patients de planifier à l’avance leur journée en prévoyant des activités agréables. Il est recommandé de se fixer des objectifs, mais ces derniers doivent être réalisables et si possible mesurables.
- Les habitudes en matière de sommeil et d’alimentation doivent être conservées.
- Maintenir le contact avec ses proches, amis et famille, est primordial.
- Documenter chaque jour ses humeurs, ses pensées permet d’extérioriser ses émotions, d’observer leur évolution et de fournir des informations exactes au médecin.
- Se confier un maximum à son médecin et/ou psychothérapeute. Il est primordial de signaler tout changement d’état, ses craintes et doutes.
- Se lever dès le réveil.
- Pratiquer une activité physique. Le sport favorise la neurogenèse et agit tel un antidépresseur naturel.
- Éviter au maximum de consommer de l’alcool ou des substances illicites.
- Prévoir avec son médecin un plan de crise pour éviter les rechutes. Apprendre à identifier les signes avant-coureurs.
Pour l’entourage :
- Faire preuve de patience.
- Être attentif aux signes avant-coureurs.
- S’informer en détail sur la maladie.
- Motiver en douceur le malade à suivre un planning quotidien détaillé.
- Ne jamais forcer une personne dépressive à prendre des décisions importantes.
- Ne jamais bousculer les habitudes du malade. Si vous pensez faire plaisir ou du bien en organisant un week-end ou des vacances, ceci peut être perçu comme stressant par le malade.
- Encourager la personne à bien suivre son traitement jusqu’au bout.
Détection de la dépression : comment cela se passe-t-il ?
La dépression est la maladie psychique la plus répandue.
En Suisse, 10% de la population est victime de symptômes dépressifs modérés à graves. L’épisode dépressif touche davantage les femmes (12%) et les jeunes (19%) que les hommes (8%) ou les personnes de plus de 65 ans (4%).
Cependant, il arrive encore que la dépression soit diagnostiquée tardivement. Elle constitue un enjeu majeur de santé publique.
Son diagnostic repose notamment sur l’identification des signes avant-coureurs comme :
- une agitation,
- une légère irritabilité,
- de l’impatience,
- des troubles du sommeil,
- des difficultés à se lever le matin,
- une fatigue intense,
- des troubles alimentaires,
- des troubles cognitifs : perte de mémoire et difficulté de concentration,
- une sensibilité au bruit,
- une pression au niveau de la tête ou de la poitrine,
- un mal-être général,
- une apparence négligée,
- une difficulté à prendre des décisions,
- un repli sur soi,
- une baisse du niveau d’activité et des performances,
- des angoisses,
- des idées noires, voire suicidaires,
- un manque d’envie, d’intérêt et de plaisir,
- du pessimisme quant à l’avenir,
- des doutes et une perte de l’estime de soi.
Ces signes doivent durer pendant une durée minimum de deux semaines pour que le diagnostic soit posé.
Un premier diagnostic peut s’opérer par auto-évaluation. Il existe pour cela différents questionnaires :
- Prime MD (Primary Care Evaluation of Mental Disorders) avec 26 questions binaires (oui/non),
- PHQ 9 en auto-évaluation,
- GDS pour les patients gériatriques.
Avec seulement 2 questions issues de ces questionnaires, il est déjà possible de détecter la plupart des dépressions :
- Vous êtes-vous senti abattu(e), déprimé(e) ou désespéré(e), toute la journée, presque tous les jours ?
- Avez-vous perdu de l’intérêt ou du plaisir dans vos activités toute la journée, presque tous les jours ?
Deux classifications internationales des diagnostics psychiatriques sont, à l’heure actuelle, largement utilisées :
- la 5ème version du Manuel diagnostique et statistique des maladies mentales (DSM-V)
- la 10ème version de la Classification internationale des maladies (CIM-10).
Ces deux méthodes de détection reposent sur la présence de symptômes, mais présentent quelques divergences :
DSM-V | CIM-10 | |
Symptômes majeurs | 1. Humeur dépressive
2. Perte d’intérêt ou de plaisir Présence d’au moins 1 des symptômes toute la journée, presque tous les jours. |
1. Humeur dépressive
2. Perte d’intérêt ou de plaisir 3. Fatigue ou perte d’énergie Présence d’au moins 2 des symptômes toute la journée, presque tous les jours. |
Autres symptômes | 3. Perte ou gain de poids significatif sans raison apparente
4. Insomnie ou hypersomnie 5. Agitation ou ralentissement psychomoteur 6. Fatigue ou baisse d’énergie 7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) 8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer 9. Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider Présence d’au moins 4 symptômes sur 7 |
4. Perte d’appétit et/ou de poids
5. Troubles du sommeil 6. Baisse de l’estime et de la confiance en soi 7. Tristesse, pessimisme face à l’avenir 8. Sentiment de culpabilité/dévalorisation 9. Baisse de la concentration, de l’attention 10. Idées suicidaires Présence d’au moins 2 critères mineurs sur 7 |
Degré de sévérité |
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Le degré de sévérité de la dépression est difficilement mesurable avec ces deux méthodes de détection.
Néanmoins, il est possible d’affiner le résultat grâce à des échelles d’hétéro ou d’auto-évaluation, telles que :
Dépistage et prise en charge du trouble dépressif à Lausanne
En conclusion, la dépression est une maladie complexe qui pèse significativement sur le quotidien.
Si vous pensez reconnaître des signes avant-coureurs, consultez rapidement un médecin pour prendre en charge la dépression et retrouver une vie normale.
Située à Lausanne, à quelques minutes du quartier du Flon, la Consultation Sévelin à Lausanne pour vous accompagner dans le processus de diagnostic et de prise en charge de la dépression.