L’EMDR est une psychothérapie neurobiologique, entre l’hypnose et les TCC (thérapies cognitives et comportementales). Son acronyme signifie en anglais “Eye Movement Desensitization and Reprocessing, soit Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires en français.
Cette technique se base sur une stimulation sensorielle bilatérale (visuelle, tactile et/ou sonore) pour traiter des symptômes d’ordre psychologiques, relationnels et physiques, notamment intervenus suite à des traumatismes et à des événements douloureux.
Qu’est-ce que l’EMDR ?
Histoire de l’EMDR
Désormais reconnue par la communauté scientifique et des organismes de la santé (APA – American Psychiatric Association, ISTSS – International Society for Traumatic Stress Studies, OMS en 2013), l’EMDR a vu le jour à la fin des années 80 aux Etats-Unis grâce à Francine Shapiro.
Suite à l’annonce de son cancer, cette dernière cherche à comprendre les liens entre la maladie, le stress et l’activité mentale. Au cours d’une promenade en 1987, elle découvre par hasard que lorsqu’elle bouge les yeux d’une certaine manière, la pensée désagréable qui l’obsède disparaît. En reproduisant volontairement ce balayement oculaire de gauche à droite, elle parvient à chasser les pensées négatives et à se sentir mieux.
Cette découverte marque le début de ses recherches appliquées qui ont conduit à des résultats étonnants. Aujourd’hui, deux millions de patients ont bénéficié de la thérapie EMDR.
Comment fontionne l’EMDR ?
L’EMDR ne fait qu’accélérer un processus, normalement naturel et spontané, en synchronisant l’activité électrique du cerveau à la fréquence du sommeil profond. En effet, les chocs traumatiques provoquent un dysfonctionnement du stockage des mémoires. C’est pourquoi, sans thérapie, la guérison d’un traumatisme peut prendre plusieurs décennies sans observer d’améliorations pendant de longues périodes.
Cette technique repose sur un processus de stimulation bilatérale et d’expression.
Le balayage rapide des yeux stimule la zone émotionnelle du cerveau dans laquelle sont stockés les souvenirs traumatiques. Les mouvements oculaires plongent le patient dans ses émotions les plus fortes et stressantes. Le thérapeute facilite la restructuration de ces émotions dans le cortex et non dans la partie limbique du cerveau (partie émotionnelle de ce dernier) en alternant stimulation des sens et interruption.
Ainsi, le cerveau va pouvoir rationnellement dissocier le souvenir traumatisant d’origine de l’émotion qu’il a engendré. Grâce à cette dissociation, le souvenir de l’événement passé reste, mais la charge émotionnelle et l’impact négatif sont évacués. En revivant son passé, le patient le digère progressivement.
L’EMDR vise à remplacer le négatif par le positif, mais aussi à stimuler les ressources de chacun. Elle peut ainsi cibler des troubles spécifiques.
Quels sont les risques et les conte-indications de l’EMDR ?
Il n’y a pas vraiment de contre-indications en EMDR, mais quelques précautions à prendre en fonction de chaque patient.
L’EMDR stimule et libère des émotions et souvenirs traumatisants. L’après-séance et la période entre deux séances peuvent être difficiles à gérer par les patients les plus fragiles. En effet, le travail continue d’opérer et le patient peut expérimenter des rêves, des émotions et des souvenirs inhabituels.
Cette méthode thérapeutique n’est pas conseillée aux personnes souffrant de troubles psychotiques et psychiatriques tels que la schizophrénie, au risque d’une possible décompensation, entraînant des vertiges, des nausées ou une absence dans le présent.
C’est pourquoi l’EMDR doit être pratiquée par un thérapeute professionnel et expérimenté. Ce dernier procurera au patient l’attention constante et chaleureuse nécessaire pour l’accompagner. Il pourra également lui proposer des méthodes complémentaires bénéfiques si besoin.
Sur quels troubles l’EMDR est-elle efficace ?
La thérapie EMDR est particulièrement populaire pour guérir les troubles du stress post-traumatiques (TSPT), mais également les :
- phobies,
- douleurs chroniques,
- troubles anxieux, états dépressifs,
- troubles du comportement alimentaire,
- le manque d’estime de soi,
- ou le sentiment d’insécurité,
- …
Traiter les troubles liés au stress post-traumatique
Comme son nom l’indique, les Troubles du Stress Post-Traumatique se développent suite à un événement traumatisant. Cet événement et son souvenir agissent tel un déclencheur de stress intense ou de peur.
Les TSPT peuvent se déclencher suite à :
- un deuil,
- la confrontation à la mort ou la blessure grave d’une personne,
- la maladie mortelle, comme les infarctus du myocarde,
- les accidents routiers,
- les agressions, les attentats, les crimes, les guerres,
- les maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles,
- les avortements,
- les ruptures et divorces,
- le harcèlement professionnel ou scolaire,
- les catastrophes naturelles.
En conclusion, ils se manifestent après tout évènement dépassant les capacités d’une personne à l’affronter.
Ces chocs post-traumatiques provoquent souvent des symptômes invalidants et persistants, tels que des :
- flashbacks, cauchemars, souvenirs intrusifs,
- état d’angoisse, irritabilité, hypervigilance, sueurs, tachycardie,
- troubles de la concentration et du sommeil,
- phobies,
- comportements d’évitement, indifférence affective
- ou de la tristesse…
Ces troubles peuvent nuire au quotidien et altérer la vie personnelle, sociale et professionnelle du patient.
Réduire les douleurs chroniques
L’EMDR agit sur la perception physique et psychique de la douleur. Elle permet notamment de réduire l’anxiété, la dépression et les sentiments négatifs face à la douleur.
Comment se déroule une séance d’EMDR ?
Les séances d’EMDR sont adaptées à tous les âges : enfants, adolescents, adultes. Elles doivent être effectuées par un spécialiste, tel qu’un psychothérapeute, un psychologue ou un psychiatre expérimenté.
Une thérapie EMDR peut être couplée à d’autres pratiques énergétiques telles que l’hypnose ou l’EFT (Emotional Freedom Technique).
Le nombre de séances, entre 60 et 90 minutes chacune, varient selon le patient et la nature des troubles. Pour les enfants, les séances peuvent parfois être plus courtes et s’effectuer en compagnie d’un ou des deux parents.
Les séances préparatoires
Entre 2 à 4 séances sont préconisées pour préparer le traitement et mener les entretiens préliminaires.
Le but de ces séances est notamment de construire une relation de confiance avec le patient, de définir les objectifs de la thérapie, mais également de collecter un maximum d’informations concernant l’état du patient, son mal-être, son histoire, son ou ses traumatismes.
Les séances de thérapie
Une fois le patient prêt et le bilan effectué, commencent les séances de traitement à proprement parler.
Les souvenirs les plus perturbants à la source des troubles sont traités un par un.
Lors de chaque séance, un souvenir pourra être traité ou non. Il est parfois nécessaire de prévoir plusieurs séances pour traiter un unique souvenir.
Pendant la séance, le thérapeute propose au patient de se replonger dans un souvenir traumatisant et de maintenir sa concentration grâce au balayage oculaire à l’aide d’un doigt, d’un stylo, d’un bâtonnet, pendant plusieurs secondes ou minutes.
Le thérapeute interrompt à des moments choisis l’expérience avec des stimuli sensoriels (toucher, bruit, visuel) de quelques dizaines de secondes. Le patient exprime alors ce qu’il lui passe par la tête, ses sensations, ses pensées, ses émotions.
Le processus se répète jusqu’à ce que le souvenir ne perturbe plus le patient et que de bonnes sensations corporelles le confirment.
Séances d’EMDR à Lausanne
Psychologue-pychothérapeute FSP, j’accompagne mes patients dans leur suivi thérapeutique par une approche intégrative composée de différentes orientations, dont l’EMDR qui constitue l’une de mes spécialités.